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LA DISTANCE :UN FREIN POUR
LA CONCRETISATION DE NOS PROJETS ?

Tout au long de l’année fleurissent sur les toiles du net ou de la presse économique, de nombreux concours privés. Des concours aidant et favorisant à la création d’entreprise, d’autres récompensant des jeunes talents, ou encore des entrepreneurs émérites. Les prix ne sont plus de simples trophées, mais des sommes d’argents pouvant faciliter une trésorerie manquante ou difficile sur le moment pour réaliser le projet en question. Mais quant on vit à La Réunion, ou encore en Martinique, bénéficie-t-on des mêmes avantages que les autres vivant en France hexagonale ? 


Peut-on avoir accès à tous les concours sans exception ? La réponse est très clairement non ! Beaucoup ont cette petite mention dans leurs réglementations : « Attention, réservé seulement aux personnes résidantes en France Métropolitaine ». Très Injuste n’est-ce pas, pour ceux de l’Outre Mer qui souhaiteraient y participer ? Quels choix s’offrent à eux ? Créer une adresse fictive sur l’hexagone afin de pouvoir concourir ? Et, après quand ils sont sélectionnés, leurs divers frais de déplacements aériens, de restaurations et d’hébergement sont-ils pris en charge ? Encore une fois, non et il serait peut-être temps d’y remédier par une mobilisation générale et un soutien financier de certains organismes. N’empêche, j’ai tenté l’aventure en rusant d’astuces et je ne regrette en aucun cas d’avoir eu cette expérience de gagner à un de ces fameux concours national pour jeunes entrepreneures !

J’ai participé à un concours à caractère entrepreneuriale…

Voilà, j’étais enfin dans l’avion et c’était parti pour un peu plus de huit heures de vol. J’attendais cela, depuis près d’un an. Je touchais pratiquement à mon but. Mais, ce n’était pas sans peine, j’avais dû faire beaucoup de concessions pour en arriver là. Tout commençait, 4 ans plus tôt. Au hasard de mes recherches sur le net, je découvris le site internet d’une jeune femme qui avait crée un concept, dans lequel je m’identifiais totalement. J’avais trouvé cela génial et le mis immédiatement dans mes favoris. Au cours de différents voyages vers la Métropole, j’avais pris contact avec elle et lui avait parlé de mon désir de devenir l’une de ses franchisés en Outre Mer. Elle n’était pas contre, mais sur le moment, ne souhaitait pas s’étendre géographiquement hors de la France hexagonale. Sur le coup, je fus un peu refroidi, à me dire que même si c’était pour une question de coût et de suivi logistique pour elle, les Antilles n’étaient pas si loin, de plus nous faisions nous aussi partie intégrante de la France, non ? … Pourquoi, nous pénaliser en ne s’y implantant pas ? En rentrant au pays, je cogitais sur nos entretiens pour trouver une argumentation supplémentaire qui pourrait la faire changer d’avis. Mais elle était en pleine phase de développement et je compris qu’elle briguait avant tout le territoire national, avant de s’exporter vers nos îles. Je ne me démoralisais pas pour autant, je n’avais pas abandonné cette idée mais je laissais la vie suivre son cours. Et puis un jour, cette femme passa dans une émission phare de télé national, puis dans une autre et encore une autre : incarnant d’un coup « Le business model de la réussite au Féminin ». Elle devint en l’espace de deux ans, la femme incontournable. Une belle ascension d’une femme entrepreneure partie de quasi-rien, pour arriver à monter une holding internationale avec des bases financières solides. Face à l’engouement des personnes, face à sa réussite, elle décida de créer un concours destiné aux femmes. Quand, je l’appris pour moi c’était plus qu’évident : il fallait absolument que j’y participe. La flamme du défi, se ravivait. Le hic, c’est que ce type de concours couvrait que la France métropolitaine et donc pas les DROM. Je mis donc toutes mes chances de coté, en utilisant une adresse d’un point de chute que j’avais à Paris. Je montais mon dossier tel qu’il était requis, et ne me demander pas pourquoi, mais je l’envoyais à minuit, le dernier jour de la date limite. J’étais confiante, même très confiante. Il ne pouvait en être autrement, j’avais envie de réussir, donc dans ma logique, je ne pouvais que me positionner en grande gagnante. Pourtant, diverses questions ne cessaient de me tarauder. Je vivais en Guadeloupe, réussir, signifiait pour moi changer radicalement de vie. Car, en remportant ce concours, je devrais au préalable suivre une formation étalée sur plusieurs mois, qui aurait bien évidement lieu au cœur de la Capitale. Comment faire, alors que j’avais déjà une vie bien établie ici : avec un boulot, une maison, un mari et des enfants ? Il me faudrait prendre d’ores et déjà des décisions irrévocables. Je ne cessais d’y réfléchir : difficile de faire des concessions entre une vie familiale et une vie professionnelle. Mais, mon conjoint avait compris l’importance de cet accomplissement entrepreneurial et fut le premier à me soutenir et à m’encourager dans cette belle aventure que j’entamais.  Coté boulot, mon poste me plaisait bien, mais pas au point de laisser passer sous mes yeux une telle opportunité qui me faisait tant rêver. Le tout était maintenant de savoir, si financièrement, je pouvais me le permettre ? Je gagnais raisonnablement ma vie, sauf que comme beaucoup d’entre nous, que mon mari et moi avions contracté un prêt immobilier qui était loin d’être terminé. Il ne fallait surtout pas que je l’oublie. Je me mis donc à établir un mini budget prévisionnel construit sur la période des douze prochains mois, comprenant les nouveaux frais auxquels, je devrais faire face. Passer cela, j’avais comme l’impression, que tout me poussait vers ce concours. Comme si, j’avais su prévoir les éventuels obstacles et que j’étais prête à les contourner. C’était bien évidement le cas ! Hasard du calendrier, je reçus une réponse le jour de mon anniversaire : « Vous êtes sélectionnés et convoqués sur Paris au mois de septembre ». Je sautais de joie, je venais de franchir la première étape. Par contre un problème de dernière minute survenait. Il avait dû changer la date pour la sélection des finalistes, du coup, elle ne correspondait plus du tout à ma période de congés déjà déposé auprès de mon DRH. J’étais un peu dans la panade. Première, panique ! J’essayai de changer mes dates, sauf qu’en tant que responsable, on ne m’offrait pas énormément de possibilité. J’étais à la fois heureuse qu’on me fasse croire que ma présence soit indispensable, et à la fois affolée de ne pas trouver rapidement une solution pour partir me présenter devant le grand jury ! Je me voyais aussi mal, expliquer à ma direction : « Comprenez c’est vital pour moi ». Mais dans ce cas, il faudrait aussi que je leur dise que selon les résultats obtenus, « Par la même occasion, préparez-vous à recevoir de façon imminente ma lettre de démission… » Non, il fallait que j’anticipe autrement ! Je n’avais aucunement envie de m’arrêter en si bon chemin. Est-ce le stress, qui me donna un petit coup de pouce ? Certainement. Mon travail me permettait très peu de repos, je bossais non stop 6 jours sur 7, et n’ayant pas encore pris de temps pour moi, je ressentis d’un coup une grosse fatigue. Une sacrée aubaine, mon médecin m’arrêta pour plusieurs jours et me conseilla de partir en voyage pour m’aérer l’esprit… La solution, c’était donc tout naturellement présenter à moi. L’autorisation de la « Sécu » en poche, j’acheta mon billet d’avion et m’assura auprès de ma meilleure amie qu’elle puisse me loger quelques jours. Voilà, comment je me retrouvais à méditer dans les airs, à savoir si je faisais une connerie ou non. Mais le train était en route et je ne pouvais le stopper. J’étais consciente des enjeux, je repensais en souriant à ce que m’avait dit mon amoureux avant que je ne partes : « Tu es une femme formidable et intelligente, je ne doute pas un seul instant que tu vas tout déchirer ». Alala, les hommes ! Cette petite phrase faisait monter en moi une sorte de pression « positive », de quoi booster mon enthousiasme. Le vol fut éreintant. Mais, les retrouvailles avec ma meilleure amie dissipèrent mon manque de sommeil et me permit de reprendre confiance. J’avais ce besoin de me préparer mentalement pour être la meilleure. Le lundi matin, le métro était bondé de monde. Je regardais ma montre toutes les cinq minutes, de peur d’être en retard à mon RDV. De plus, en arrivant la veille, je n’avais pas pu repérer l’endroit où je devais me rendre. Pourtant dès 4h du matin, j’étais levée ayant très peu dormi. Hésitant, à me vêtir d’une robe ou d’un tailleur pantalon. Passant près d’une heure à choisir entre de la couleur chatoyante ou sombre, la rentrée scolaire étant, les couleurs ternes reprenait le dessus. Je m’habillai sobrement en apportant une touche de lumière, grâce à mon maquillage. Il était important que je me sente à l’aise dans mes vêtements et que je dégage une certaine aura, face à cet auditoire de chefs d’entreprises accomplit et d’investisseurs. Il le fallait ! Arrivé sur place, au siège de l’entreprise, sur une des vitrines extérieures étaient affichés le nom des différentes candidates, l’heure à laquelle elles devaient se présenter, ainsi que le jour. Le concours se déroulait du lundi au mercredi, sur trois jours, avec au total une sélection de 5 projets au final. C’était simple, sur la page du lundi figurait mon nom. J’étais la toute première à passer. Assez flippant, comme situation. Et en même temps, avantageux, car j’avais l’assurance que le jury serait à la fois plus vif et plus amène de m’écouter. Je le pris donc comme un privilège voire un signe. Je n’avais pas eu très faim, en partant de l’appart, mais il n’était pas du tout raisonnable que j’y aille le ventre vide. Ayant, un peu d’avance, je pris le temps de m’assoir à une terrasse et en profita pour faire le vide dans ma tête. « Ça passe ou ça casse, allez fonce t’as rien à perdre ma fille. Ou si tu as toute à gagner ! ». Voilà, ce que m’insufflait ma petite voix intérieure. Il avait fallu que je prépare une étude de marché, un business plan et plein d’autres choses. Je ne maitrisais pas tout, ou du moins, je n’avais pas voulu entrer dans « je vous déroule un texte que j’ai appris comme une gamine par cœur ! » Je me sentais Zen avec une certaine assurance. Un dernier tour aux toilettes, pour vérifier si ma tenue était correcte, et je sortis de ce café. Une hôtesse m’installa et me demanda de patienter le jury avait un peu de retard. Le photographe et caméraman était déjà là vu que le concours était médiatisé.  Et enfin, « Elle » arriva. Celle, par qui tout avait commencé et pour qui j’étais là. On m’invita à prendre place autour d’une dizaine de personnes assises, j’avais moins d’une heure pour exprimer mes motivations, pour démontrer mon expérience de manager, et surtout ma capacité à vouloir entreprendre en futur chef d’entreprise. Je me sentais si calme, que je réussis à contrôler mon débit de parole en allant à l’essentiel. Mon public ne décrochait pas, j’avais donc déjà un bon point. Les questions fusaient de toutes part, pour tenter de me déstabiliser. Et j’y répondais au tac au tac. Sauf pour une. Une de celle « qu’elle » me posa et où je me vis bafouiller. Pourtant, elle était si simple comme question et le plus ironique c’est que j’en connaissais la réponse. On me remercia de ma venue, et une des assistantes en me raccompagnant me prévint que je serais informé des résultats d’ici une dizaine de jours. Voilà, donc pourquoi j’avais fait tant de kilomètres. Huit de vol, pour une heure d’interrogatoire. Assez drôle non ? Je profitais des quelques jours restants, pour me distraire et être réellement en vacances. De retour sur Le Gosier, je cogitais dans l’attente de ce fameux appel. J’avais été quelques peu ébranler par cette question où il m’avait sembler avoir foiré littéralement toute ma présentation. Je tournais en rond, mes yeux étaient rivés sur le téléphone. Chaque sonnerie, je sursautais redoutant que ce ne soit l’annonce d’une mauvaise nouvelle. Je redoutais l’échec, c’était évident. L’heure à laquelle, on m’avait promis d’appeler, c’était écouler. C’était donc sans espoir, j’avais tout raté.  Il se faisait tard avec les 6 heures de décollage, je me doutais qu’elle ne passerait plus ce fameux coup de fil. Je pris mon sac et je sortis prendre un peu l’air. Quand, en pleine route ma messagerie m’avertit que j’avais eu un appel. Certainement, que j’étais passé dans une zone où le réseau ne fonctionnait pas. Mon cœur battait un peu à la chamade : « Vous avez un message non écouté… C’était elle. Bonsoir, Coralie, désolée d’appeler si tard. Sache que le jury et moi même avons apprécié ta présentation et jugé que tu avais ta place parmi nous… tu as un tempérament de winner et ta grande expérience dans le management sera un plus auprès des autres finalistes. En clair, tu es l’une de nos grandes gagnantes, rappelle-moi… ». Je m’étais arrêtée en bord de route pour écouter ce message, des larmes de joies coulèrent sur mon visage. Mes efforts avaient payé. Plus tard, elle prit l’habitude de me surnommé « Mme 8000 km »… Vous voulez savoir la suite ? Dans un prochain numéro, certainement !

Article publié par Coralie - Tous droits réservés pour Femmdoubout

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